5.7. PROSPECTIONS ET SURVEILLANCES DE CHANTIERS, COLLECTE D’INFORMATIONS

(dernière mise à jour de cette page : 12 juillet 2020)

APPEL AU PUBLIC
Toute personne qui aurait des informations sur l’existence d’objets, de vestiges, de site archéologique non connus de la communauté scientifique est invitée à nous les communiquer. Ce serait une bonne action pour la connaissance, la protection, le sauvetage du patrimoine de notre commune et de ses environs. Cette démarche ne les engage à rien et ne peut que susciter la gratitude des archéologues. Pour nous contacter, voir page 1.1.

Nous présentons ici seulement une sélection de nos activités en ce domaine. Ces exemples montrent que des bénévoles peuvent, par leurs relations avec le public ou par leur curiosité, contribuer utilement, à leur échelle bien sûr, au travail archéologique des professionnels.
Cette activité de collecte d’informations a donné lieu chaque fois à la réalisation de photographies et plans sommaires et, selon l’importance de ces informations, à un rapport à la DRAH.

Abréviation
DRAH = Direction Régionale des Antiquités Historiques (devenue aujourd’hui le Service Régional de l’Archéologie).

1975

Aix. prospection dans les collines du Montaiguet, vallon du Coq, au sud d’Aix, sur le chemin appelé à tort ou à raison « voie romaine », taillé dans le rocher, marqué d’ornières et strié sur sa plus grande partie de petites rigoles parallèles perpendiculaires à l’axe de la voie, probablement pour éviter aux attelages de glisser. Plusieurs passages sont assez dégradés.

Aix, Le Montaiguet, vallon du Coq, voie dite « romaine ».

1975-1976

Aix. Surveillance d’un chantier de voirie sur le bd Aristide Briand près de l’av. Pasteur : enlèvement par les ouvriers de 3 grandes dalles de pierre : voie antique ? on est sur le tracé du cardo maximus romain.

1976

Aix. Prospection par Guiral Almès et J.-L. Charrière au quartier de La Calade, près de la bastide d’Antonelle. Trois courtes visites en mai, juillet et août, à l’invitation de M. et Mme Lamy, propriétaires de la bastide, qui auraient bien aimé qu’on découvrît chez eux des vestiges permettant une protection administrative de leur environnement. Mais nous ne trouvons qu’une sorte de canal d’âge indéterminé d’environ 400 m de long, au sud-est de la bastide, en partie à ciel ouvert, en partie souterrain et voûté qui ressemble plus à un drain qu’à un aqueduc.

Aix, quartier d’Antonelle, canal souterrain qui paraît être un drain.

1977

Aix. Visite par J.-L. Charrière  le 12 mars sur l’oppidum de Meynes, près de l’aqueduc de Roquefavour : ruines de murs (remparts ?), débris de céramiques, une grande cavité en partie remplie de pierres au nord. 

1978

1 – Aix. En janvier, surveillance d’un chantier entre les n° 9 et 11 de l’avenue de Grassi. Mme M.-L. Mesly-Rousset, de l’association, signale le chantier à J.-L. Charrière qui obtient du propriétaire, M. Ferrato, le droit de le visiter. Charrière dresse un plan sommaire des vestiges repérés et envoie une notice à la DRAH. Quelques mois après, Mme Mesly-Rousset aperçoit un chapiteau sur le chantier. Charrière avertit la DRAH, dont un représentant, G. Bertucchi, accompagne Charrière sur le terrain pour avoir des explications. Mr Ferrato déclare avoir trouvé le chapiteau sur le trottoir du bd Jean Jaurès tout proche, ce qui paraît très peu crédible bien qu’il y ait eu, à cette époque, des travaux de forage sur le terrain des Thermes Sextius à proximité. Quoi qu’il en soit, Mr Ferrato accepte de céder le chapiteau à la DRAH qui l’entrepose sur l’oppidum d’Entremont. Cette intervention sera signalée dans la revue Gallia, vol. 44, 1986, p. 387. Voir la suite en mai 1979.

Aix, origine probable : 9 avenue de Grassi.

2 – Meyreuil (13). Prospection sur les collines du Montaiguet, dans les secteurs appelés Caille, Les Grands Carmes et La Vieille Église. Équipe : Mme Bellemand, J.-L. Charrière, M. Dalaudière, MMmes Lecat, A.-M. Lesaing, M.-L. Mesly-Rousset, F. Paillard. Résultat négatif, végétation très dense, aucune céramique antique, seulement des ruines d’un assez grand bâtiment médiéval déjà connu au lieu-dit La Vieille Église.
Ensuite M. Dalaudière nous conduit chez M. Tarditi, agriculteur au hameau des Roux, qui nous montr une tête sculptée en pierre, d’allure médiévale, trouvée par lui dans un champ au lieu-dit La Martelière.

Meyreuil, lieu-dit La Martelière

3 – Aix. Surveillance d’un chantier rue Lisse des Cordeliers, à l’ouest de l’ancien couvent des Cordeliers, le 19 avril et de façon intermittente les mois suivants, par J.-L. Charrière. Une pelle mécanique a mis au jour et gravement détérioré deux mosaïques et d’autres vestiges architecturaux. L’excavation est très bourbeuse, l’eau suinte de partout. La DRAH intervient, fait des relevés et recueille beaucoup de débris de marbres. Finalement, tout disparaîtra sous la nouvelle construction.

4 – St-Antonin-sur-Bayon (13). Visite par J.-L. Charrière le 15 mai, sur l’oppidum appelé parfois Untinos, au-dessus du cimetière du hameau. L’oppidum lui-même est bâti sur un promontoire, bordé sur toute sa périphérie d’escarpements rocheux et facile à défendre. À son extrémité sud on découvre des ruines médiévales, dont un grand pan de mur visible de loin. Sur le terrain, au milieu d’une broussaille assez dense, on voit des céramiques antiques, des traces de murs. Du côté nord, un vaste espace, relié à l’oppidum par un isthme étroit, porte lui aussi des vestiges d’habitat, avec, à l’est et à l’ouest des traces de ce qui a pu être un mur de défense sommaire (ou une simple restanque plus tardive ?). Il y a là, pas bien loin de l’entrée de l’oppidum, une grande cavité à ciel ouvert, naturelle ou aménagée. L’entrée de l’oppidum a été construite sur cet isthme et il en subsiste des encoches dans le rocher. Un relevé topographique a été effectué en 1992-1993 par une équipe britannique profitant de la destruction des broussailles par le grand incendie de 1989.

St-Antonin-sur-Bayon, oppidum d’Untinos vu de l’ouest (photo Gd Site Ste-Victoire, G. Flayols).

5 – Le Tholonet (13). Le 15 octobre, J.-L. Charrière fait une nouvelle visite plus attentive qu’en 1975 des vestiges de l’aqueduc romain qui franchit le ruisseau de la Cause derrière le château. Le détail des vestiges sur la rive droite (notamment les creusements dans le rocher pour asseoir les parties hautes de la construction) n’avait pas encore été signalé.

6 – Aix. Le 27 décembre, deux visites sont effectuées en ville par J.-L. Charrière et Louis Malbos, conservateur du musée Granet. 

a) Tout d’abord dans le domaine du monastère féminin du St-Sacrement à la Seds (occupé par des frères Minimes jusqu’à la Révolution), où Charrière, à l’instigation de Malbos, a obtenu de la Mère Supérieure Marie-Madeleine une autorisation de visite exceptionnelle pour recenser les vestiges antiques épars. Nous visitons le cloître et l’escalier à balustrade où nous remarquons 2 tableaux (une copie de Raphaël et une représentation de St-Mitre la tête entre les mains). Dans le parc, Charrière prend des photos de divers morceaux d’architecture et fait de petits dessins, tandis que Malbos prend des mesures, espérant que certains morceaux pourront être récupérés par le musée qu’il est en train de réaménager. Dans le verger d’abricotiers (au nord du monastère), on voit beaucoup de débris de céramique et de tegula. Charrière note ceci sur son cahier : « Ce verger se situe dans une parcelle surélevée d’environ 1,5 à 2 mètres par rapport au reste du terrain. Est-ce l’emplacement présumé de l’amphithéâtre d’Aix ? » La découverte de janvier 2004 confirmera la présence du théâtre antique à cet endroit.

Aix, enclos de la Seds, fragment d’entablement orné d’un bas-relief.

b) Nous allons ensuite rue des Nations, dans la propriété de M. et Mme Pico, dont le grand jardin est orné de quelques morceaux d’architecture antique. Mme Pico nous autorise à inspecter ces vestiges. Nous voyons 4 blocs de corniche semblables (nous en mesurons un) et une grande base de colonne cannelée posée à l’envers pour servir de table. Mme Pico nous dit que ce bloc a été trouvé sur place, à 2 m de profondeur, et qu’il reste un autre grand morceau de colonne sous terre. Les dimensions imposantes (autour de 90 cm de diamètre) font conjecturer l’existence d’un grand monument public.

Aix, rue des Nations, propriété P…, base de colonne à l’envers.

7 – Bouches-du-Rhône

J.-L. Charrière publie un compte rendu détaillé de plusieurs de ses prospections ou visites effectuées aux environs d’Aix de 1976 à 1978 dans les Cahiers du CCSAP, n° 7, 1979, p. 13 à 26, sous le titre Promenades archéologiques en Pays d’Aix (publication à diffusion restreinte, difficile à trouver).

1979

1 – Le Tholonet (13). Le 10 janvier, Mme M.-L. Mesly-Rousset et MM. Jean Pillement et J.-L. Charrière font une prospection aux alentours du barrage Zola : sur la rive droite, près des carrières de Bibemus, un chemin montre des ornières creusées dans le rocher. Puis, sur la rive gauche, nous parcourons le site d’un oppidum dominant le barrage, repéré jadis mais non fouillé, où apparaissent beaucoup de pierraille, des murs, des tessons. Nous y ouvrirons un sondage quelques mois plus tard (voir section 5.2 du présent site Internet).

2 – Le Puy-Ste-Réparade (13). J.-L. Charrière s’étant rendu chez M. Borricand, auteur-éditeur-libraire, rue Roux-Alphéran à Aix, remarque chez lui une tête de statue, assez abîmée, qui a l’air antique. M. Borricand lui dit qu’elle a été trouvée quelques années auparavant dans sa propriété située un peu à l’est du Puy-Ste-Réparade, à environ 400 m au sud de la ferme des Goirands, dans un terrain où apparaissent des débris de tegula

Le Puy-Sainte-Réparade, domaine des Goirands, tête sculptée antique (coll. Borricand)

3 – Aix. À la demande de Louis Malbos, conservateur du musée Granet, en vue du réaménagement de celui-ci, J.-L. Charrière étudie et mesure plusieurs morceaux d’architecture trouvés à Aix :
— six éléments d’architecture antique déposés dans une cour de l’hôtel Maynier d’Oppède, rue Gaston de Saporta. Ces éléments proviennent des fouilles du jardin de Grassi. 
— un petit chapiteau corinthien découvert lors des fouilles du parking Pasteur et déposé provisoirement sur l’oppidum d’Entremont dans le local de l’association (cf. page 5.6, année 1979)
— Charrière accompagné de J. Pillement examine, nettoie, mesure et photographie le chapiteau découvert en 1978 avenue de Grassi (voir ci-dessus, 1978, § 1) et qui se trouve alors sur l’oppidum d’Entremont.

Aix, rue Gaston de Saporta, hôtel Maynier d’Oppède, vestiges d’architecture antique provenant des fouilles de l’enclos de Grassi.

4 – Aix-en-Provence et Lançon-Provence (13). En février, J.-L. Charrière demande au colonel Louis Monguilan de bien vouloir prendre quelques photos aériennes de sites archéologiques, en fonction de ses possibilités et des occasions qu’il en aura. Le 25 mars, L. Monguilan remet à l’association 20 photos, dont 19 sur l’oppidum d’Entremont et 1 sur l’oppidum de Constantine. Une des photos d’Entremont est agrandie et montée sur un panneau de bois.

1980

1 – Aix., musée Granet. En février, à la demande de Louis Malbos, conservateur du musée Granet, J.-L. Charrière envoie un dossier à la Bibliothèque Nationale à Paris (à Mr Dhénin, conservateur au Cabinet des Médailles) permettant de faire des recherches pour retrouver les monnaies et bijoux découverts en 1786 lors de la destruction du mausolée romain dans le palais comtal d’Aix et envoyés à cette époque au Cabinet des Médailles à Paris. La réponse de Mr Dhenin arrivera le 6 mars : aucune trace de ces objets. En fait, Charrière apprendra plus de trente ans plus tard, en faisant des recherches sur ce mausolée, que ces objets furent dérobés lors d’un cambriolage du Cabinet des Médailles en 1831.

2 – Aix. En novembre, J.-L. Charrière surveille un chantier de voirie au carrefour du chemin du Val St-André et de l’av. Henri Malacrida. Des débris de tegula apparaissent. Charrière remet une petite note à ce sujet à la DRAH. Cette intervention est signalée dans la revue Gallia, vol. 44, 1986, p. 388.

1981

1 – Éguilles (13). Le 31 janvier, à l’invitation de Mr Gentilhomme, habitant d’Éguilles, J.-L. Charrière se rend au cimetière de cette ville où des vestiges antiques seraient visibles. Mr Gentilhomme lui montre des débris de tegula et d’ossements apparus sous le mur est du cimetière lors de travaux de voirie sur le chemin des Vergons ; puis, dans l’angle nord-est du cimetière, une colonne (ou borne milliaire ?) d’âge indéterminé, retaillée pour recevoir, semble-t-il, une plaque inscrite ; enfin, dans l’angle nord-ouest, les restes d’une ancienne chapelle. On sait depuis longtemps que la voie Aurélienne passait juste au sud du cimetière. Des investigations plus poussées seraient utiles.

2 – Aix. Le 11 février, Mme M.-L. Mesly-Rousset et J.-L. Charrière vont chez Mme Braghieri (nom peut-être déformé ici) au Jas-de-Bouffan à Aix. Cette dame a signalé qu’elle possédait des objets provenant du chantier de l’École d’art qui s’était déroulé en 1974-1975, rue Tavan, et où son mari, ouvrier, les avait récupérés. Il s’agit d’un vase entier, de céramique commune, de type urne, d’âge indéterminé, de quelques débris de la mosaïque à décor géométrique, d’un morceau de bord de dolium, d’un éclat de verre et d’une pierre de couleur bleu clair.

Aix, rue E. Tavan/ rue de La Molle, chantier de la nouvelle École d’art, vase recueilli par un ouvrier.

3 – Aix. Construction d’un échangeur routier entre RN296 et RD14 au pied d’Entremont.
— le 23 août, surveillance du chantier par J. Pillement et J.-L. Charrière. On voit sur le bord occidental de la route des débris de tegula à 150 m du sommet de la route et un fond de vase non identifié, plus bas, dans le grand virage.
— en septembre, S. Decoppet recueille des tessons antiques à environ 30 ou 40 m au sud du pont de la rocade, dans une poche cendreuse ; au même endroit, début octobre, Martine Willaume, de la DRAH, recueille un bol de sigillée sud-gauloise. 
— en septembre encore, un peu plus près du pont, M. Willaume dégage une fosse aux parois calcinées avec cendres et tessons ; au même endroit, J. Pillement recueille des tessons et une anse en fer.

Aix, quartier d’Entremont, construction de l’échangeur entre la RD14 et la RN296, découverte d’une fosse qui semble d’usage funéraire.

4 – Aix. En septembre, au nord-ouest d’Entremont, le creusement effectué pour la rocade autoroutière a fait apparaître sur les parois des interruptions dans les strates rocheuses, que M. André Bailly, adhérent de l’association, interprète comme les restes d’une carrière aujourd’hui comblée, d’époque indéterminée mais qui pourrait bien être celle qui fut creusée par les Salyens pour construire l’oppidum d’Entremont. 

Aix, quartier d’Entremont, talus sud de la RN296, traces d’une carrière d’âge indéterminée. Les traits en tiretés montrent à gauche le front de taille et à droite l’accumulation des déchets.

1982

1 – Aix. Le 7 septembre, Mr A. Bailly alerte J.-L. Charrière sur des travaux d’élargissement de la rocade autoroutière au nord d’Entremont qui entament les traces de carrière antique apparues un an avant. (cf. 1981). Le bruit court que ces travaux, non surveillés par des archéologues, auraient aussi mis au jour une ou plusieurs sépultures, mais on n’en saura rien de précis. 

2 – Photographies aériennes (Aix et Le Tholonet). Pour remercier J.-L. Charrière d’avoir fait visiter Entremont à un groupe d’épouses de pilotes d’hélicoptères le 31 août pendant un congrès de leurs maris, l’un d’eux, Mr Boulet, qui travaille pour l’Aérospatiale, lui offre un tour en hélicoptère le 17 septembre. Ce vol permet à Charrière de prendre des photos d’Entremont et de l’oppidum de l’Infernet au Tholonet. 

1983

1 – Aix. Le 12 mars, J.-L. Charrière surveille un chantier entre la rue Manuel et le bd Carnot, chantier de la résidence « Le Clos du Roy ». Du côté de la rue, on voit une galerie taillée dans le substrat et parcouru par un courant d’eau claire apparemment naturelle ; un puits ancien a atteint cette galerie. Aucun autre indice archéologique n’est visible ailleurs, du moins depuis le bord du chantier. 

2 – Aix. En mars, le jeune Jacques Raout, nouvel adhérent, montre à J.-L. Charrière un vase en céramique à deux cols et une anse « qu’on lui a donné il y a quelque temps et qui aurait été trouvé au quartier Brunet ». Charrière montrera des photos sans résultat précis au Laboratoire d’Archéologie Médiévale (CNRS) à la faculté des Lettres à Aix.

Aix, quartier Brunet, vase à deux cols, d’époque indéterminée.

3 – Aix. En avril, Jean-Pierre Couelle révèle à J.-L. Charrière diverses informations sur des vestiges archéologiques non connus dans des caves aixoises ou sur des objets antiques détenus plus ou moins clandestinement par des particuliers :
— dans la cave d’un patissier en haut et au nord de la place des Cardeurs ;
— dans la cave du magasin Carcassonne, rue Chabrier ;
— dans la cave du 24 place des Martyrs de la Résistance ;
— des creusets de fondeur trouvés lors de l’aménagement de la rocade autoroutière près d’Entremont sont détenus par un certain M. ***, « vraisemblablement celui qui habite la maison Les R*** près d’Entremont » ;
— des « reliefs sculptés réutilisés dans des sépultures trouvées cours Gambetta », lors de la construction de la résidence du Parc St-Jean (ou des Floralies ?) sont détenus par un conducteur de travaux de l’entreprise Chagnaud.

1984

1 – Aix. Le 1er février, à l’invitation de Jean-Pierre Couelle, J.-L. Charrière visite des caves dans l’immeuble du 24 place des Martyrs de la Résistance (maison natale de Mr Couelle). On voit dans une pièce 2 énormes dalles superposées émergeant du mur et la même chose dans une autre pièce (2 autres dalles superposées émergeant du mur). 

Aix, 24 place des Martyrs de la Résistance, dalles du cardo maximus remployées dans un mur de cave.

2 – Aix. Le 3 avril, J.-L. Charrière va chez M. et Mme de Campou (adhérents), au cours Gambetta, pour photographier une stèle funéraire inscrite antique qui orne leur jardin. Ces personnes signalent à Charrière l’existence, derrière leur maison, d’un puits profond de 18 m dans lequel débouche, à mi-hauteur, une galerie qui provient du secteur de la traverse St-Pierre, où se trouve un autre puits qui atteint cette galerie, dans laquelle on peut marcher. 

Aix, cours Gambetta, stèle funéraire.

3 – Aix, dans les BdR. et en Charente-Maritime. Le 9 avril, J.-L. Charrière rencontre par hasard un certain M. Caillaud, qui connaît bien Mr Viard, trésorier du Centre de Coordination des Sociétés Archéologiques de Provence. M. Caillaud confie à Charrière diverses informations :
— lors des travaux du parking Pasteur à Aix, il a vu des conducteurs d’engins soulever des parties de mosaïques et se les approprier clandestinement.
— M. Donnet, responsable aux Services techniques de la mairie d’Aix, a publié dans des brochures de l’association des Excursionnistes Provençaux plusieurs articles sur des découvertes archéologiques faites à Aix, notamment des tanneries (dont il n’est jamais question dans les ouvrages archéologiques sur Aix).
— MM. Viard et Caillaud ont effectué des « sondages » (non officiels) sur l’oppidum de l’Infernet au Tholonet (13) et Mr Viard a dessiné les céramiques découvertes.
— il y a quelques années, lors du dragage « des fosses mariennes » à Fos-sur-Mer (13) (s’agit-il du golfe de Fos ou de canaux anciens ?), les ouvriers ont trouvé et pris quantité d’objets antiques dont deux statuettes en argent.
— au cours d’une tempête il y a « quelque temps », la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer (13) s’est retrouvée jonchée de débris de céramiques antiques (amphores, poteries roses et noires).
— sur la côte de la Charente-Maritime, un particulier a découvert « une agglomération romaine » (une simple villa ?) et continue à creuser clandestinement la falaise pour poursuivre ses recherches. S’agit-il du site du Fâ à Barzan ?

Il est difficile d’apprécier la valeur de ce genre d’informations quand elles passent par des intermédiaires non compétents qui souvent les déforment involontairement, mais il serait malgré tout dommage de les négliger.

4 – Aix. Le 18 mai, J.-L. Charrière obtient de Mr Marliave, propriétaire, l’autorisation de visiter la cave de l’immeuble situé au n° 7 rue de Littera, où Michel Clerc (Aquae Sextiae, 1916, p. 368-369) avait repéré des dalles de voie romaine. Le dessin publié par Clerc se révèle complètement faux ; il s’agit en fait de dalles toutes parallèles appartenant au cardo secondaire reconnu aussi plus au nord, sur le côté est de la rue Adanson, et plus au nord encore dans la cathédrale Saint-Sauveur.

Aix, extrémité est de la rue de Littera, dalles d’une rue romaine (cardo secondaire) formant le plafond d’une cave.

1985

1 – Aix. Le 15 avril, à l’invitation de M. Merle, professeur au lycée Zola d’Aix, J.-L. Charrière se rend chez une voisine de celui-ci, au quartier St-Eutrope, pour examiner une galerie souterraine où coule de l’eau. Après une aperçu rapide, Charrière dit qu’il faut contacter Jean-Pierre Musso, archéologue amateur, qui pourrait utiliser son expérience de pompier pour une investigation souterraine exigeant des précautions et un matériel spécifiques. Il semble qu’il n’y ait pas eu de suite à cette affaire.

2 – Le Puy-Ste-Réparade (13). Le 16 novembre, le colonel L. Monguilan dit à J.-L. Charrière qu’il a réussi à prendre des photos aériennes de la villa gallo-romaine que ce dernier lui avait signalée, à quelques centaines de mètres à l’est du village.

3 – Divers. M. Roger Ambard cède à l’association quelques cartons remplis d’archives archéologiques de son frère Robert, archéologue aixois, décédé en 1983. 

1986

Aix. En mars, Mr Normand signale à l’association qu’en 1970 un jardinier a trouvé des os et des débris de céramique dans sa propriété entre le chemin des Lauves et le chemin de la Marguerite, au sud-est d’Entremont. Le 30 avril, il fait effectuer trois petites tranchées à la pelle mécanique (entreprise Tarditi à Meyreuil). J.-L. Charrière se rend sur place, ne voit rien de particulier mais dessine malgré tout un plan sommaire de ces tranchées.

1987

Aix. Le 25 juin, surveillance par André Bailly, J.-L. Charrière et M. Dalaudière d’un chantier près d’Entremont, dans l’angle formé, du côté nord-ouest, par la route D14 et la rocade autoroutière (parcelle cadastrale OH 539). La Fédération du Bâtiment veut y construire ses bureaux. Cinq tranchées profondes (jusqu’à 2,5 m par endroits) sont creusées par un engin dans la partie nord du terrain, à titre de sondages archéologiques, sur une longueur totale d’environ 40 m. En dehors de très rares petits débris de céramique (tegula, amphore, dolium…) trouvés près de la route D14, il n’y a rien, aucun niveau archéologique repérable. Charrière fait un croquis de situation, et envoie un rapport à la DRAH le 30 octobre.

1989

Aix. Le 6 septembre, alerté par Mr Magdinier, architecte, J.-L. Charrière visite un chantier qui a donné lieu à une excavation au nord de la place de la Rotonde, près du débouché de la rue Espariat, et qui a fait apparaître des vestiges de murs et deux assises de gros blocs taillés à environ 3 m de profondeur. Charrière alerte la DRAH, qui ne pourra rien faire.

Aix, extrémité ouest de la rue Espariat / place de la Rotonde, vestiges non identifiés ni datés apparus en 1989 lors de travaux.

1990

1 – Aix. Le 16 mars, J.-L. Charrière apprend d’un témoin oculaire qu’aux n° 15/17 de la rue Paul Bert, il y a dans la cave « des amphores enterrées de plus d’un mètre ». Le 30 mars, Charrière et Claude Franc, architecte adhérent de l’association, visitent les lieux et ne voient rien d’antique si ce n’est peut-être un dolium enterré et un curieux petit bassin faisant penser à un baptistère. Un compte rendu avec plan des lieux offert par le propriétaire est adressé à Mme Nuria Nin, archéologue municipale.

2 – Aix. Le 16 mars, alerté par Mr Gardette, adhérent, J.-L. Charrière va surveiller un chantier au carrefour de la rue Marius Jouveau et de l’av. De Lattre de Tassigny, côté sud. Mais on ne voit rien de spécial.  

3 – Le Tholonet (13). Le 9 novembre, J.-L. Charrière apprend de Gaëtan Congès (conservateur à la DRAH) qu’un monsieur connu de lui (un « semi-clandestin » !) a découvert au pied de l’oppidum de l’Infernet (oppidum où l’association avait effectué un sondage en 1979 et 1980) une petite feuille d’or repliée. Une fois dépliée, elle a montré le dessin d’une tête humaine.

1991

1 – Marseille. Le 13 février, J.-L. Charrière visite au musée de la Vieille Charité l’exposition archéologique Voyage en Massalie. Quatre des objets présentés ont été découverts par l’équipe de recherche de l’association à Entremont et au Baou-Roux. 

2 – Aix. Le 11 avril, J.-L. Charrière accompagne Henri Lavagne et Nuria Nin dans les caves du musée du Vieil Aix, rue G. de Saporta, pour examiner les caisses contenant les vestiges de la mosaïque dite « du dieu Océan » découverte vers 1843 au sud de l’actuelle avenue H. Pontier. Mais l’encombrement du sous-sol est tel que les caisses sont inaccessibles ! 

Aix, dessin de la mosaïque du dieu Océan (fouilles de Rouard en 1843).

1994

1 – Éguilles (13). Le 14 mars, à l’invitation de Mr Gentilhomme, Decoppet et J.-L. Charrière vont voir deux objets curieux. Le 1er, conservé à l’hôtel de ville, est un buste sculpté assez abîmé, œuvre d’un professionnel, d’environ 0,5 m de haut ; le cou semble entouré d’une corde, la tête est prise dans des éléments indistincts. Charrière prend deux photos et conseille de montrer cette pièce à Mr Jean-Jacques Gloton, universitaire d’Aix. Le 2e, en dépôt chez un particulier, est constitué de silex pris dans une gangue blanche, grossièrement gravé d’une tête schématique, le tout de forme circulaire d’environ 0,4 m de diamètre ; on dirait un simple divertissement de désœuvré.

2 – Aix. Le 29 avril, après avoir été alerté par Jean-Pierre Couelle, J.-L. Charrière se rend sur le chemin du Puy-du-Roi, à une trentaine de mètres de son débouché sur la route D14, là où ce chemin fait un coude vers le nord. Trois très grands blocs de calcaire dur, à peu près parallélépipédiques, ayant pu servir de blocs de fondation d’un monument ont été déposés en bordure d’un terrain privé, sur le côté sud de la voie, près du chantier de construction d’une villa. L’un présente un trou de louve ; les faces sont grossières et irrégulières, sauf sur un petit côté, et dépourvues de lichen ou mousse, ce qui montre que les blocs étaient enterrés. Il semble que d’autres blocs émergent du sol plus loin sur le même terrain.

1998

Aix. En mai, Mme Rigoir, archéologue demeurant à Lambesc, communique à l’association 5 photos d’un grand et gros mur d’allure antique qui se serait trouvé à Aix (« clos Ory ») et fut apparemment détruit dans les années 1950, et nous demande si nous pouvons l’identifier. Mais nous ne le pouvons pas. Le président L. André réalise des copies de ces photos pour l’association. L’Atlas topographique des villes de Gaule méridionale, volume 1, Aix-en-Provence antique, 1998, situe ce vestige au quartier de la Seds. 

2007

St-Antonin-sur-Bayon (13). Le 30 décembre, à l’invitation de Sébastien Ballester, régisseur du domaine de la ferme des Masques sur le plateau du Cengle, J.-L. Charrière va prospecter sur cette propriété. M. Ballester lui montre des tas de pierres, un puits, des endroits où apparaissent beaucoup de débris de tegula et des tessons antiques, et un ensemble de tessons qu’il a ramassés et conserve chez lui. Charrière prend quelques photos et rédige un compte rendu qu’il transmet à Nuria Nin, responsable de la Mission Archéologie de la ville d’Aix.

2008

Aix. Le 24 juin, à l’invitation de Mr Giraldi, son propriétaire, J.-L. Charrière va visiter le domaine du Paradou, à l’ouest de l’aqueduc de Roquefavour, près de l’oppidum de Meynes, pour voir s’il ne s’y trouve pas des vestiges antiques. Il n’y en a pas, seulement diverses constructions beaucoup plus récentes. 

2011

1 – Aix. Le 27 janvier J.-L. Charrière reçoit un message d’une dame demeurant rue Brueys à Aix qui s’inquiète de voir son immeuble se fissurer, demande si nous avons des informations sur d’éventuelles galeries d’eau antiques dans son quartier et nous invite à venir voir sa cave. Charrière y va, mais la seule chose qu’il remarque est de gros blocs de pierre au fond d’un puits.

2 – Aix. À l’occasion d’une rencontre avec du personnel de la Société du Canal de Provence au Tholonet (13), J.-L. Charrière demande s’il y aurait parmi eux un géomètre qui, disposant d’appareils perfectionnés, accepterait de venir bénévolement mesurer précisément et sans les escalader les colonnes antiques qui ornent trois fontaines d’Aix (Augustins, St-Louis et Bellegarde) et qui proviennent du mausolée romain de l’ancien palais comtal. M. Stéphane Michel accepte en juin et effectue ce travail délicat à l’aide d’un théodolite informatisé puis transmet les résultats à Charrière ; il en est vivement remercié. Ces colonnes n’avaient jamais été mesurées et en tout cas leurs dimensions n’étaient indiquées dans aucun livre. 

2016

Aix. En mai, une habitante du Tholonet demande à J.-L. Charrière de venir chez elle pour examiner une tête sculptée en pierre trouvée dans son jardin et qu’elle suppose gauloise. Il y va aussitôt mais la tête semble être en vérité une œuvre relativement récente réalisée par un amateur par divertissement. Toutefois Charrière en prend plusieurs photos qu’il envoie à Patrice Arcelin et Gaëtan Congès, archéologues spécialistes de la civilisation salyenne et membres de notre association, pour avoir leur avis. Leur réponse confirme que ce n’est pas une sculpture antique.

2017

Aix. Le 12 juillet J.-L. Charrière est invité chez un particulier à Luynes, au chemin de la Capelasse, pour donner son avis sur une calade que cette personne vient de découvrir dans son jardin. Mais ce n’est pas un vestige antique, très probablement une aire à battre le blé